Mères décorées de la Croix d’argent

La Croix du Souvenir (souvent appelée la Croix d’argent) a été initialement approuvée le 1er décembre 1919. Elle était décernée comme le souvenir de la perte personnelle des mères et des veuves des soldats et marins canadiens morts au champ d'honneur pour leur pays.

Aujourd’hui, chaque année, parmi les nominations faites par les directions provinciales de la Légion et des particuliers, la Légion choisit la Mère nationale de la Croix d’argent pour représenter les mères du Canada à la cérémonie du jour du Souvenir qui se tient le 11 novembre, à Ottawa. Son mandat, qui commence le 1er novembre, est d’une durée d’un an, période durant laquelle elle est appelée à accomplir d’autres fonctions officielles.

 

Mère nationale de la Croix d’argent 2025 – Mme Nancy Payne

À titre de Mère nationale de la Croix d’argent, Mme Payne est appelée, le 11 novembre, au nom de toutes les mères canadiennes qui ont perdu un fils ou une fille lors d’opérations militaires ou dans l’exercice de ses fonctions normales, à déposer une couronne au pied du Monument commémoratif de guerre du Canada. Elle verra aussi au cours de l’année jusqu'en octobre 2026 à s’acquitter de d’autres fonctions rendant hommage aux disparus de tous les conflits.

Biographie

Mme Nancy Payne

Native de Peterborough (Ont.), où elle a également grandi, Mme Nancy Payne est l'aînée d'une famille de trois sœurs. Son père travaillait pour une entreprise du domaine de la technologie et sa mère était mère au foyer. Elle a fréquenté les écoles locales de la ville, notamment l'école primaire St. Anne et l'école secondaire St. Peter.

Passionnée par les arts et ayant travaillé dans le rayon mode d'un grand magasin, Nancy s'est plus tard orientée vers la coiffure. Apprentie coiffeuse pendant trois ans, elle obtient son brevet professionnel de coiffure dès sa première tentative, ce qui, à l'époque, était exceptionnel. Nancy adorait son travail dans ce domaine et, pendant toutes ces années, elle a pris aussi beaucoup de plaisir à jouer au bowling et à aller danser.

C'est à cette même époque que Nancy a rencontré son mari David, également originaire de Peterborough et aujourd'hui à la retraite après avoir servi pendant 30 ans dans l'infanterie des Forces armées canadiennes et au Collège militaire royal de Kingston. Nancy lui avait été présentée par l'entremise d'un ami. Alors en poste en Allemagne, David avait commencé à correspondre avec elle par courrier. Lorsqu'ils se sont finalement retrouvés, la magie a tout de suite opéré et, peu de temps après, ils se sont mariés. Une vie au service des forces armées devait par la suite conduire la famille à plusieurs endroits en Ontario, notamment à London, à Petawawa et à Kingston, puis à l'étranger, en Allemagne.

Le couple a eu deux fils : Chris, l'aîné, suivi de Randy. Plus tard, Nancy devient préposée aux bénéficiaires dans un maison de soins à Gananoque (Ont.), puis est appelée à un poste de direction en tant que directrice des activités, avant de prendre sa retraite après 20 ans dans ce domaine.

Les familles de Nancy et de son mari ont toutes deux une longue tradition de service militaire, comprenant plusieurs oncles, et remontant aux Première et Seconde Guerres mondiales. Cette réalité, avouera-t-elle, l’aura rattrapée que plus tard dans sa vie. Son mari David, son fils Chris et son défunt fils Randy ont tous servi au sein des Forces armées canadiennes.

Nancy et son mari vivent aujourd’hui dans une communauté non loin de Gananoque, où, tout en s’adonnant à la courtepointe, au tricot et à la lecture, elle consacre le plus de temps possible à ses proches, entourée de ses amis, et de ses quatre petits-enfants et trois arrière-petits-enfants.

Depuis près de 19 ans, en mémoire de son fils Randy, Nancy remet un prix sportif spécial à un élève méritant de l'école secondaire que Randy fréquentait à Gananoque. Le « Captain's Award » est remis à un élève qui fait preuve de leadership, d'habiletés sportives et qui obtient de bons résultats scolaires. Le fils de Nancy aimait le hockey et excellait dans ce sport; il était même devenu une vedette locale et le capitaine des Gananoque Islanders, une ancienne équipe de la Ligue junior B de hockey. Nancy profite également de ces occasions pour parler de lui. « Je veux simplement que les gens le connaissent... je ne veux pas qu'on l'oublie », conclut-elle.

Pour Nancy, être reconnue comme la Mère nationale de la Croix d'argent pour représenter toutes les mères et familles qui ont perdu un être cher dans l'exercice de ses fonctions demeure un grand honneur. Elle souhaite perpétuer l'esprit de Randy et de tous les militaires tombés au combat. « N'oublions jamais ce qu'ils ont fait pour nous. Ils ont accompli leur devoir jusqu’au sacrifice ultime, ce que nous ne devons jamais oublier... tout ce que nous avons, nous le leur devons. »

 

Biographie

Le Caporal Randy Payne

Corporal Randy PayneLe Caporal Randy Joseph Payne était au service de la 1re Compagnie de police militaire de la BFC Wainwright, en Alberta. Né le 29 mai 1973 à Lahr en Allemagne, où sa famille était alors en poste, il a vécu ses années d’adolescence à Gananoque (Ont.). Plus tard, lui et son épouse choisiront aussi d'élever leur jeune famille dans cette ville.

Randy est mort au combat en Afghanistan le 22 avril 2006, alors qu'il servait au sein de l'équipe de « protection rapprochée » affectée à cette mission. Il est mort aux côtés de trois autres soldats lorsque leur véhicule militaire G­Wagon a heurté une bombe en bordure de route à leur retour vers l'aérodrome de Kandahar depuis une base opérationnelle. Sa mère, Nancy, se souvient avec une vive émotion du moment où, seule à la maison et au milieu de la nuit, elle a appris le décès de son fils, et du choc terrible qui s'en est suivi.

« Je n'arrivais pas à y croire », explique-t-elle. « Je sais que lorsqu'ils s'enrôlent, il existe toujours un tel risque... mais on ne pense jamais que cela puisse arriver à son propre enfant », confie-t-elle.

Dès son jeune âge, Randy rêvait de devenir policier et, en joignant les Forces armées canadiennes en 2003, il a pu finalement concrétiser ce désir. Décrit par sa mère comme un jeune homme en bonne forme physique, intelligent et qui comprenait rapidement les choses, il adorait son travail de policier militaire. « C'était son point fort, il excellait dans tout », de dire sa mère. Il a d'abord suivi une formation de police militaire en Alberta et, selon un bon ami qui a servi avec Randy, il a rapidement maîtrisé son rôle, accomplissant ses tâches de façon compétente et enthousiaste, avec beaucoup de finesse. Il a commencé sa vie militaire en étant affecté à la Police militaire de l’Aviation royale canadienne, puis ensuite à l’Armée canadienne.

« Il prenait plaisir à l’intensité et à l’adrénaline du métier… C’était ce qu’il voulait faire et il y mettait tout son cœur », se rappelle sa mère. Elle décrit son sens du travail et son attitude générale comme étant « juste, ferme et bienveillante ». Elle se souvient aussi très bien du jour, alors qu’elle lui rendait visite à la BFC Wainwright (Alb.), où il reçut l'appel lui annonçant qu'il partait pour l'Afghanistan. Il était impatient de partir. Elle n'était pas enthousiaste à cette idée, mais elle a gardé ce sentiment pour elle. Il était tellement content qu'elle était heureuse pour lui.

Randy Payne MPSon fils avait postulé et été accepté dans l'équipe de protection rapprochée pendant la mission du Canada en Afghanistan en 2005, deux ans seulement après s'être enrôlé au sein des Forces armées canadiennes. Le rôle de l'équipe était d'assurer la sécurité des personnalités importantes arrivant en Afghanistan, telles que les VIP comme l'ancien premier ministre Stephen Harper et l'ancien chef d'état-major de la Défense, le Général (ret) Rick Hillier. Randy y a été déployé en 2006 et faisait partie de la toute première équipe de protection rapprochée à se rendre en Afghanistan. Sur place, il a été affecté au commandant du Commandement régional Sud, le Brigadier­général (ret) David Fraser, qui appelait régulièrement l'équipe comme étant sa « posse » (N.D.T. : bande ), comme se souviennent ses parents.

Randy aura été le 15e des 158 soldats canadiens à perdre la vie pendant la mission du Canada en Afghanistan. Or, Randy continue d'être honoré de plusieurs façons, notamment par l'inscription de son nom sur le Mémorial des policiers et agents de la paix canadiens à Ottawa, sur un pont à Gananoque, et sur le cénotaphe local de la ville. Son ancienne école secondaire affiche également dans son entrée une plaque et une photo en son honneur. « Songer que son école se souvienne de lui... je trouve admirable qu’on puisse ainsi perpétuer sa mémoire », de dire sa mère.

Avec son épouse Jody, Randy avait deux jeunes enfants au moment de son décès. Son fils Tristan est aujourd’hui sapeur de combat dans les Forces armées canadiennes, et sa fille Jasmine travaille comme préposée aux bénéficiaires. Randy adorait sa famille, et ceux qui l’ont connu se souviennent de lui comme d’un ami loyal, « au large sourire et au rire spontané ».


Anciennes récipiendaires

Chaque année, les directions provinciales de la Légion et le public soumettent leurs suggestions de candidates pour nomination au titre de Mère nationale de la Croix d’argent. La liste de candidates est examinée par un comité de sélection de la Direction nationale, suite à quoi une mère est choisie pour l’année débutant le 1er novembre.

Anciennes récipiendaires