À la lumière de l'intérêt renouvelé pour le médicament antipaludique appelé méfloquine, La Légion royale canadienne vient encore une fois exhorter le ministère de la Défense nationale à mettre fin à l'utilisation de ce médicament jusqu'à ce que d'autres recherches puissent être complétées.
À la lumière de l'intérêt renouvelé pour le médicament antipaludique appelé méfloquine, La Légion royale canadienne vient encore une fois exhorter le ministère de la Défense nationale à mettre fin à l'utilisation de ce médicament jusqu'à ce que d'autres recherches puissent être complétées.
La Légion réaffirme sa position sur l’important besoin d'études complémentaires, à la suite des récents rapports des médias exhortant le gouvernement à entreprendre des recherches sur la méfloquine et ses effets secondaires, et à veiller à ce que ceux et celles qui ont reçu le médicament soient informés des effets secondaires potentiels et reçoivent le diagnostic et les soins appropriés qu'ils méritent.
La méfloquine au départ a été développée comme une option peu coûteuse de protection contre le paludisme, mais a apporté avec elle des effets secondaires dévastateurs, dont notamment des effets psychologiques s’apparentant au syndrome de stress post-traumatique. D'autres effets secondaires à long terme et parfois permanents, tels étourdissements, insomnie, convulsions et réactions psychiatriques, ont aussi été signalés. [1]
La méfloquine a d’abord été distribuée comme médicament non breveté durant la période 1992 1993, dans le cadre d’une étude clinique, à 900 militaires canadiens en mission en Somalie. Le personnel appelé à se déployer au Rwanda en 1994 a aussi utilisé la méfloquine. Or, les effets secondaires se sont faits sentir dans les semaines suivant la prise du médicament, et les symptômes se sont progressivement accentués et aggravés avec l’usage continu. En 1999, le vérificateur général fédéral publiait un rapport selon lequel le ministère de la Défense nationale avait, de façon inadéquate, prescrit de la méfloquine et failli, dans le cadre de son étude clinique, à sa responsabilité d’assurer un suivi quant aux effets secondaires sur le personnel militaire. Par surcroît, et en dépit du rapport fort critique et de la recherche inadéquate sur la méfloquine, 15 677 militaires canadiens ont, selon le ministère de la Défense nationale, reçu le médicament pendant la période 2001 2012. [2]
Les Forces armées canadiennes ont utilisé la méfloquine sur les recommandations de l'Agence de la santé publique du Canada, et ce, quand bien même cette dernière eut admis que les effets neuropsychologiques à long terme n'avaient pas été confirmés. [3] Or, il y a d'autres médicaments antipaludiques qui sont offerts et qui ont moins d'effets secondaires que la méfloquine.
Or, et même si la méfloquine n’est plus le médicament de choix, il figure toujours sur la liste des médicaments antipaludiques autorisés au Canada. D'autres pays alliés (comme l'Australie et les États Unis) qui ont constaté les effets de la méfloquine ont cessé de prescrire le médicament à leur personnel militaire. [4] Depuis, Santé Canada a convenu que la méfloquine peut causer d’importantes séquelles d’ordre psychologique et des lésions importantes au cerveau, mais le médicament continue quand même d'être utilisé au sein de nos forces armées. [5]
La Légion royale canadienne demeure ébranlée par le manque de recherche sur ce médicament controversé et ses effets continu sur la santé, le diagnostic et le traitement des vétérans qui ont reçu de la méfloquine.
À la fin de 2016, la Légion a envoyé une lettre aux ministres de la Défense nationale et des Anciens Combattants les exhortant à ce que le gouvernement entreprenne des recherches sur la méfloquine et ses effets secondaires, et veille à ce que ceux et celles qui ont reçu le médicament soient informés des effets secondaires potentiels, et reçoivent le diagnostic et les soins appropriés qu'ils méritent. Lisez notre lettre aux ministres.
Une réponse de Santé Canada en 2017 nous indique que la méfloquine est prescrite contre une souche de paludisme résistante à un autre médicament. On y apprend aussi que les renseignements posologiques sont inscrits dans un encadré, que la section de Renseignements pour les patients sur les médicaments y est rédigée de manière compréhensible, et que l’information qu’on y retrouve fait valoir que le médicament ne devrait pas être utilisé chez les personnes atteintes de troubles psychiatriques majeurs. On y confirme également que certains effets secondaires peuvent persister pendant des mois ou des années, ou même de façon permanente.
Bien que Santé Canada ait indiqué qu'il continuera de surveiller l'innocuité du médicament et de prendre des mesures pour s'assurer que les avantages continuent de l’emporter sur les risques, il n'y a aucune confirmation de recherches spécifiques sur la méfloquine et son impact continu sur la santé, le diagnostic et le traitement des vétérans qui se sont vus prescrire ce médicament encore controversé.
Dans l'intérêt de tous les vétérans, des personnes touchées par la méfloquine, et de ceux et celles qui sont toujours prêts à répondre à l'appel du devoir, la Légion en appelle encore une fois au ministère de la Défense nationale à mettre immédiatement fin à l'utilisation de la méfloquine pour ces hommes et femmes au service du Canada, et à se lancer dans une recherche longuement attendue et détaillée sur les effets nocifs du médicament.
[1]
https://www.thestar.com/news/world/2016/05/25/risky-anti-malaria-drug-given-to-thousands-of-canadian-veterans.html
[2]
https://www.thestar.com/news/world/2016/05/25/risky-anti-malaria-drug-given-to-thousands-of-canadian-veterans.html
[3]
http://www.cbc.ca/news/canada/malaria-drug-for-canadian-troops-called-dangerous-1.1156684
[4]
https://www.thestar.com/news/world/2016/05/25/risky-anti-malaria-drug-given-to-thousands-of-canadian-veterans.html
[5]
http://www.theglobeandmail.com/news/politics/reassess-malaria-drugs-psychotic-effect-on-troops-canadian-veterans-urge/article32835059/
À propos de La Légion royale canadienne
Fondée en 1925, la Légion est la plus grande organisation de soutien aux vétérans et de services communautaires qui soit au Canada. Opérant dans un but non lucratif et d’une portée nationale, la Légion comporte aussi des filiales aux États-Unis, en Europe et au Mexique. Comptant plus de 275 000 membres, dont plusieurs contribuent bénévolement beaucoup de temps à leur filiale, la force de la Légion est dans le nombre.
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